60 jours de prison

60 jours de prison

Pitch/Résumé/Présentation/Description :

23 Aout 1944.
Tandis que les combats font encore rage pour la libération de Paris, le grand Sacha Guitry est appréhendé à son domicile par cinq hommes armés qui l’emmènent avec eux sans aucune explication… et sans même lui laisser le temps de remplacer ses mules et pyjama par une tenue plus décente.
Sur la foi de seules rumeurs, il est soupçonné de crime de collaboration avec l’occupant Allemand et va être brutalement incarcéré durant 60 jours dans des geôles et des camps de prisonniers insalubres, sans jamais connaître le véritable motif de son arrestation.
De motif, il n’y’en a pas bien sûr… et il sera libéré de manière tout aussi arbitraire après ces deux mois de détention.
Par miracle, Guitry eut l’intuition de noter, jour après jour, le récit de cette injuste expérience carcérale. Des quelques jours précédant son arrestation au matin de sa délivrance, il y narre avec son élégance et son ironie naturelles ces faits historiques où petite et grande Histoire se mêlent pour nous donner un tableau inédit de la Libération. On y traverse des lieux de sinistre mémoire, comme Drancy ou le Vel d’IV, et l’on y évoque nombre des figures du gotha de l’époque, comme Raimu ou Arletty bien sûr, éternelle complice de l’auteur du « Roman d’un tricheur ».
Derrière nombre de bons mots hilarants et de remarques d’une acuité saisissante sur l’absurdité de sa situation, ses codétenus et ses geôliers, « 60 jours de prison » révèle aussi un Guitry plus rare, plus secret que celui de ses écrits pour la scène ou le cinéma. Un Guitry digne, étonnamment humble et d’un humanisme rare.
Une sorte de héros, tout simplement.
Ce texte n’a à ce jour jamais été joué au théâtre.
 
 
 

Distribution/Crédits/Editions :

Mise en scène de Nicolas Boukhrief
Adaptation de Olivier Lejeune et Nicolas Boukhrief 
Avec Olivier Lejeune dans le rôle de Sacha Guitry 
Production : Les Grands Théâtres  - Jérôme Foucher

Note d’intention de l’auteur /Metteur en Scène :


OLIVIER
LEJEUNE
 
Bac littéraire. Premier prix de comédie et de diction à l’ENSATT et au Conservatoire National Supérieur de Paris.
Dirigé au théâtre par R. Rouleau, S. Pitoëff, R. Dupuis, J. Meyer, M. Roux, JL Cochet, M. Camoletti, J. Boeuf, F. Joffo, JP Dravel, F. Perrin, I. Rattier, F. Huster, J. Martinez, E_E Schmitt. Il en est à sa 52ème pièce. Dernièrement « La guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux « Un mari idéal » d’Oscar Wilde et trois Sacha Guitry « Le Nouveau Testament » "Une Folie" et "Mémoires d'un tricheur" Et en 2020… « Si je peux me permettre » de Robert Lamoureux
Pièces qu’il a écrites, jouées et mises en scène : « Tout Bascule » « Dévorez-moi », « Presse Pipole », « Pourquoi moi ?! », « La symphonie des faux-culs » « La croisière s’éclate » « Le bouffon du président » « Une chance insolente » (Théâtre des Variétés, Michodière, Gymnase, Bobino, Palais Royal, Le Palace, La Grande Comédie, Comédie de Paris) La plupart ont été traduites et jouées à l’étranger. En 2023 création de sa 9ième pièce « Un culot monstre »
En tant qu’humoriste, Salvador Dali disait de lui « Il fait oeuvre de décrétinisation » Débuts avec Thierry Le Luron et Georges Brassens, deux millions de disques vendus. Olympia, Bobino, Théâtre des Variétés, Caveau de la République, Dix Heures, Don Camilo… Lauréat du prix Fernand Raynaud. CD et DVD ( Sony) Émissions : de G. Lux à M. Drucker, du Petit théâtre de Bouvard à La Classe, des Grosses Têtes aux émissions de P. Sébastien, Cauet, JL Reichmann, cinq ans sur la RTBF (Belgique) en hebdomadaire et deux ans sur la TSR (Suisse) en mensuel dans des divertissements scénarisés qu’il écrivait et présentait.
Il a écrit de nombreuses séries, des centaines de sketches (pour Michel Leeb, Patrick Sébastien, Yves Lecoq, Gérald Dahan, entre autres) des émissions de radio (Inter, Europe 1, Nostalgie, Sud Radio) plusieurs livres : « Le dictionnaire des Horreurs » « Le guide des petites méchancetés » aux éditions Hors Collections., « Mémoire d’éléphant » et « Mémoire au top » chez Hachette où il explique comment mémoriser rapidement. Un scénario de long métrage en cours de production « Ma mort a changé ma vie ».
On l’a vu dans « Alice Nevers, le juge est une femme » sur TF1. « Cortex » film de Nicolas Boukhrief avec André Dussolier. Son premier film: « Rabbi Jacob » avec Louis de Funès. Son dernier: « Edmond » d’A. Michalik en janvier 2019
Première mise en scène en 1969 au lycée Pasteur : avec messieurs Jugnot, Blanc, Clavier et Lhermitte ! Depuis il a dirigé entre autres M. Mercadier, Popeck, J. Manson, P. Chevallier, D. Gustin, Lagaf, Tex, T. Beccaro, J. Arnold, M. Guidoni, S. Ferrer, E. Boidron, P. Sébastien dans toutes ses pièces. Actuellement « Louis XVI.fr »
Mise en scène de nombreux one man show. Également formateur pour entreprises. Et pour demandeurs d’emploi.
Auteur de plusieurs jeux télés et de jeux de société. Sortie en décembre 21 du « Jeu du Président » (Lansay) jeu irrévérencieux où chaque joueur peut devenir Président de la République.‡
Un caméléon de la scène et de l’écriture. Un boulimique de création. Lejeune porte de plus en plus son nom.

NICOLAS BOUKHRIEF

Réalisation cinéma :
- 2019 : Trois jours et une vie, d’après un scénario de Pierre Lemaitre, avec Sandrine Bonnaire, Charles Berling, Philippe Torreton et Pablo Pauly.
Réalisation et scénario cinéma :
- 2017 : Un ciel radieux (téléfilm Arte), avec Dimitri Storoge, Léo Legrand et Isabelle Renault.
- 2016 : la Confession, avec Romain Duris et Marine Vacht.
- 2015 : Made in France, avec Dimitri Storoge, Malik Zidi et François Civil.
- 2009 : Gardiens de l’ordre, avec Cécile de France, Fred Testot, Julien Boisselier, Nicolas Marié et Gilles Gaston Dreyfus.
- 2008 : Cortex, avec André Dussollier, Marthe Keller, Aurore Clément, Julien Boisselier, Gilles Gaston Dreyfus et Olivier Lejeune.
- 2003 : Le Convoyeur, avec Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand, Julien Boisselier, Claude perron et Gilles Gaston Dreyfus.
- 1998 : le Plaisir (et ses petits tracas), avec Vincent Cassel, Caroline Cellier, Mathieu Kassovitz, Julie Gayet, Francis Renaud et Florence Thomassin.
- 1995 : Va mourire, avec Roland Marchisio, Foued Nassah et Marc Duret.
Scénario cinéma :
- 2021 : Délicieux, de Eric Besnard, avec Grégort Gadbois, Isabelle Carré et Benjamin Lavernhe.
- 2010 : l’Italien, de Olivier Baroux, avec Kad Merad, Valérie Benguigui et Roland Giraud.
- 1997 : Assassin(s) de Mathieu Kassovitz, avec Michel Serrault et Mathieu Kassovitz.
- 1993 : Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes, avec Josiane Balasko, Maurice Bénichou et Catherine Hiegel.
Mise en scène théâtrale :
- 2013 : Mon Ami, Louis de et avec Gilles Gaston Dreyfus – création au Théâtre du Rond-Point.

NOTE D’INTENTION

- J’ai rencontré Olivier Lejeune à l’occasion de mon film « Cortex », où il partageait l’affiche avec André Dussollier, Marthe Keller, Aurore Clément et Julien Boisselier. Et je l’ai depuis maintes fois vu au théâtre… Je dois dire que de tous les spectacles où j’ai pu l’apprécier, ceux qui m’ont le plus séduit sont ceux où il interprétait du Guitry : « le Nouveau testament », « Une folie », « Mémoires d’un tricheur »… Parce qu’Olivier ne joue pas simplement du Guitry, mais qu’il respire Guitry, pense Guitry, s’amuse Guitry. Parle le Guitry, comme on parle l’Allemand ou l’Espagnol, pourrais-je dire.
- Est-ce parce qu’il est lui-même auteur et interprète de ses propres pièces ? Ou parce qu’il parvient, lui aussi, à entretenir depuis longtemps avec le public une même complicité tacite, teintée d’ironie et de bienveillance, tout au long de ses représentations ? Je n’en sais rien… Mais il réussit comme nul autre à mes yeux à faire ressentir l’intelligence scintillante de l’auteur de « Quadrille », son mordant, sa tendresse, sa profondeur…
- C’est pourquoi j’ai aussitôt accepté de l’accompagner pour présenter au théâtre le texte « 60 jours de prison » qu’il m’a donné à lire. Pour le plaisir de le voir restituer sur scène ce témoignage autobiographique, à la fois drolatique et bouleversant, d’un épisode dramatique de la vie de Guitry. Et au-delà de la personne d’Olivier, parce que ce texte m’a paru d’une incroyable actualité.
- Difficulté pour la Justice à reconnaitre ses erreurs, absurdité de la bureaucratie, violence sous-jacente du peuple dans les périodes troublées et, par-dessus tout, puissance néfaste de la rumeur… bien des travers de la société française révélés par ce récit prennent une dimension et une actualité nouvelles avec l’avènement du tout numérique et des réseaux sociaux. Sans compter que la subtilité avec laquelle Guitry raconte et analyse ses émotions tout au long de cette période d’enfermement n’est pas sans faire étonnamment écho à notre vécu de ces derniers mois. Car oui, c’est bien l’histoire d’un « confinement » que l’auteur nous raconte ici, avec toute sa verve et sa capacité d’observation !
- De fait, son sens de l’humour (et de la saillie qui sonne juste !) nous fait plus que jamais un bien fou en ces temps incertains.
- Un auteur génial, un texte brillantissime et inédit sur scène, un acteur idéal pour le jouer… Pas question ici de se faire remarquer par une mise en scène trop voyante ou démonstrative. Il s’agira simplement de tenter de faire partager au spectateur le ressenti de Guitry tout au long de son aventure. Cette sensation d’enfermement qui l’étreint au fil des jours et où il doit s’arranger avec un espace vital qui va se rétrécissant.
- Un simple et sobre jeu de panneaux noirs coulissants, s’élargissant largement ou se refermant à l’extrême, pour transformer l’espace scénique en fonction de l’avancée du texte, nous paraissent être une base de travail suffisamment expressive pour accompagner et mettre en valeur le récit de Guitry et son interprète. Les mouvements de ces panneaux se faisant subtilement, notamment à l’aide de jeux de lumières adéquats, l’acteur se retrouvera ainsi dans différents volumes, du plus spacieux au plus étriqué, tout au long de la représentation. Mais toujours sur une scène nue et sans accessoires, afin de ne pas verser dans l’anecdote et laisser là encore ce texte magnifique et son interprète au centre de l’attention.
- Si je devais traduire ce dispositif en langage-cinéma, je dirais que la scène passera ainsi du format Scope au format carré des premiers films muets, en passant par des split-screen qui couperont l’espace en deux de différentes manières, ne laissant parfois à l’acteur qu’une portion congrue de la scène. En travaillant à ce que le public, emporté par la fraicheur et l’intelligence du texte et de son interprétation, ressente plus qu’il ne réalise ces changements de cadres et de perspective.
- Parallèlement, ces panneaux serviront également d’écrans occasionnels pour projeter les portraits de certaines des personnalités évoquées par Guitry, et qui ont grande importance dans le récit, afin de les contextualiser et de leur donner un visage : Claude Dauphin, Madame Choisel, sa dévouée gouvernante… Et bien sûr Arletty, arrêtée le même jour que Guitry, dont il entend les pires nouvelles la concernant, et pour laquelle on sent poindre pour elle, à chaque fois qu’il l’évoque, amour et inquiétude.
- Arletty, qui servira de fil rouge sentimental tout au long de la représentation, avant que quelques délicates et émouvantes notes de musique viennent souligner, à la fin du spectacle, la joie du grand Sacha devant sa liberté retrouvée.